Parce qu’ils pensent que leur territoire est aussi une terre d’innovation, de jeunes créateurs ont décidé de s’implanter sur la zone Aéropolis. L’objectif : faire grandir leurs projets. Portraits croisés.

« Ici, on prend au sérieux la réindustrialisation »
Après 10 ans d’expérience dans l’automobile, Florian Gravouil, 32 ans, en connaît tous les composants. En 2022, avec deux associés, Thomas Dufourd et Stéphane Richard (originaire des Pyrénées-Atlantiques), il passe la vitesse supérieure et crée « Vision Technology ».
« Nous revalorisons l’existant en adaptant les moteurs à combustion aux énergies hydrogène et biométhane. Une fois notre technologie injectée dans ces moteurs, ils sont totalement décarbonés et leur rendement énergétique est bien meilleur ! » explique ce spécialiste en logiciel de modélisation. Le projet est bien avancé, les phases de test sont concluantes. « On a les connaissances sur le territoire pour valoriser ces technologies et les industrialiser. Stéphane nous a convaincus qu’ici les collectivités prennent au sérieux la réindustrialisation.
C’est vrai : si on grandit bien, c’est en partie grâce aux moyens que mettent la CCPN et la Région à notre disposition depuis deux ans. Deux embauches sont à venir début 2025 ! Demain, on pourrait tous rouler plus propre ! »

« Rencontrer les bonnes personnes au bon moment »
Même son de cloche et socle de valeurs identique chez « Machines et Cie », où l’on conçoit et fabrique des machines spéciales destinées entre autres au marché de l’expérimentation agricole, « en gardant l’esprit ouvert à des marchés en quête d’innovation », le tout dans un esprit respectueux de l’environnement et des hommes. « Aéropolis nous fournit en un même lieu, le soutien financier, logistique et le réseau. Rencontrer les bonnes personnes au bon moment c’est crucial pour notre développement » concède Adrien Le Goas, issu, tout comme son co-gérant Arnaud de Résseguier, d’une famille d’agriculteurs dans le Pays de Nay.
En un an, leur société est déjà à l’équilibre financier et en 2025 ils comptent doubler leur CA. En janvier, le salon de l’AFMEX (au Mans) servira de tremplin à leurs créations : une remorque de pesée pour l’expérimentation agricole, compacte, pliable ; un pulvérisateur de précision à dos pour les expérimentations agricoles ; sans oublier leur pince « crocolin » capable de serrer et soulever des balles de lin de 150 kg et d’1,20 m de diamètre.

« Une localisation qui a du sens et attire les diplômés »
Non loin, sur la piste d’essai d’Assat, un autre natif de Nay, Enzo Salvatore, mène des essais sur son robot-tracteur : un camion électrique automatisé capable de manœuvrer sans chauffeur une semi-remorque de 38 tonnes jusqu’au quai de chargement. Une pépite pour les chaînes logistiques des entreprises souhaitant décarboner et améliorer la sécurité de leur site ! À la tête d’ex9 depuis 2021 avec Ksenia Duarte, Enzo veut fabriquer ses robots ici. « Cette localisation a du sens pour nous.
Le cadre de vie agréable est un argument pour attirer des profils diplômés. En dialogue constant avec la CCPN, nous passons de l’idée au concret dans notre implantation industrielle à long terme. »
En 2024, ex9 a présenté sa solution au « CES » de Las Vegas ainsi qu’à « VivaTech Paris » et le système a déjà été testé en conditions réelles chez DHL. La société emploie six personnes et prévoit d’en recruter une quinzaine l’an prochain à la faveur d’une levée de fonds.