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En se dotant de son premier Plan Climat-Air-Énergie Territorial, la CCPN engage le Pays dans la lutte contre le réchauffement climatique. Certaines actions sont en cours, d’autres sont à venir. Focus sur les priorités du PCAET.
La CCPN est chef de file pour impulser la transition énergétique et écologique du Pays de Nay. Ce symbole vous accompagnera pour vous aider à identifier les réflexions et actions de la collectivité qui s’inscrivent dans la trajectoire du Plan–Climat-Air-Énergie Territorial.
1. Le PCAET en bref
→ C’est quoi ?
Rendu obligatoire pour les communautés de communes de plus de 20 000 habitants par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte d’août 2015, le Plan Climat-Air-Énergie Territorial a pour objectifs la lutte contre le changement climatique et l’adaptation du territoire à ce changement.
→ Où en est-on ?
Après un vaste diagnostic de territoire, le Conseil communautaire a arrêté le projet de PCAET en décembre 2022. Il devrait être approuvé définitivement à l’automne 2023, après une phase de concertation de la population en début d’été. Établi pour six ans, il fera l’objet d’un suivi action par action. Les éléments du projet sont disponibles sur le site internet de la CCPN.
→ Des objectifs chiffrés pour le Pays de Nay (2023)
DIXIT
Un Plan concerté et partagé
« Avec des objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de consommations de ressources naturelles, le Plan Climat Air Énergie Territorial est notre feuille de route pour participer à la lutte contre les dérèglements climatiques. Il repose sur une vaste concertation et un constat partagé : il y a urgence à réduire nos consommations énergétiques et nos déchets ; il y a urgence à protéger nos trames vertes et bleues, nos haies, nos cours d’eau, nos fossés ; il y a urgence à changer nos pratiques en matière de consommation, de mobilité ou d’agriculture. »
Jean-Pierre Faux
Maire de Narcastet
Vice-président en charge de l’Aménagement de l’espace et de l’Urbanisme
→ Concertation : des ateliers avec des experts et des habitants
Au-delà des temps de concertation réglementaires, la CCPN a souhaité partager avec le plus grand nombre les enjeux, la stratégie et la définition des actions. Fin 2019, elle a accueilli Daniel Compagnon, professeur de sciences politiques à Bordeaux, et membre du Comité Scientifique Régional AcclimaTerra pour un temps d’échange avec la population sur la transition énergétique appliquée au Pays de Nay. De nombreux ateliers de travail ont ensuite rassemblé habitants, acteurs économiques, associations, partenaires et experts.
Un travail spécifique a été entrepris sur la thématique agricole, avec les élus de la CCPN et un panel d’acteurs de cette activité, avec en mars 2022, une première conférence et un objectif : concilier la rentabilité des exploitations, la production alimentaire locale, le devenir de nos forêts et l’adaptation aux changements climatiques.
De nombreux ateliers de travail ont rassemblé habitants, acteurs économiques, associations, partenaires et experts.
→ Du PCAET à France Inter
« Stars » locales, les lycéens sont contactés et interviewés par France Inter en février dernier : « Cette chronique nous a permis de toucher toute la France », se réjouit Nino Lombardi, « les particuliers notamment. Depuis l’émission, nous avons reçu beaucoup de propositions de mise à disposition de terres. Nous prenons contact avec les personnes, expliquons les enjeux, la démarche et nous les accompagnons à distance. »
En local, trois mairies se sont engagées à donner des terres pour une surface totale d’environ 4 hectares. « On prend tous les terrains », précise Loulaï Aure, « n’hésitez pas à revenir vers nous ! » Alors que les élèves de terminale vont quitter le lycée, le petit groupe recrute aujourd’hui chez les élèves de seconde pour transmettre le flambeau et pérenniser le projet.
→ Des lycéens engagés pour la biodiversité
Ils sont en 1ère et en terminale et, accompagnés de leur professeure de SVT, Corinne Lamaille, les lycéens de Paul Rey à Nay portent depuis deux ans un projet grandeur nature pour défendre la biodiversité. Avec une proposition bien concrète : rendre des terres à la nature et la laisser faire sans aucune intervention humaine.
Pour faire connaître la libre-évolution et la mettre en pratique, les jeunes ont présenté la démarche et participé, il y a un an, à la conférence débat de Christophe Cassou, climatologue du CNRS et co-auteur du dernier rapport du GIEC. Ils ont aussi démarché les mairies pour trouver des terres et rencontré la communauté de communes. « Nous avons été invités dans des conseils municipaux, en commission communautaire et aux ateliers de concertation autour du PCAET », témoigne Alex Baudon.
« Au début, c’était un peu impressionnant mais nous avons été très bien accueillis par les adultes plutôt surpris de notre initiative. »
2. La Transition déjà en actions sur tous les fronts !
La communauté de communes n’a pas attendu l’approbation définitive de son Plan Climat-Air-Énergie Territorial pour prendre acte du diagnostic et lancer les premières réflexions et actions.
→ L’aide à la rénovation énergétique
Depuis 2018, les habitants du territoire bénéficient d’un service public gratuit pour les aider dans la rénovation énergétique de leur habitat. Désormais mutualisé avec les communautés de communes du Haut-Béarn et de la Vallée d’Ossau, le service pour la rénovation énergétique de l’habitat conseille et accompagne les particuliers, du diagnostic (en cas de projet global) à l’analyse des devis, en passant par la recherche d’aides financières et d’artisans qualifiés RGE. Le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) est une qualification obligatoire de l’artisan pour que le projet de rénovation bénéficie des différentes primes.
Précieuse porte d’entrée pour les habitants, le service est aussi un outil de sensibilisation et de professionnalisation des artisans locaux. Des rencontres pour « les pros du bâti » sont organisées trois fois par an afin d’accompagner les artisans, notamment dans l’élaboration de devis types, afin que les différentes primes soient obtenues par les particuliers.
→ La production d’énergie renouvelable
Depuis l’été dernier, 2 000 panneaux photovoltaïques produisent une électricité verte pour l’équivalent de 600 foyers sur le site de l’ancien centre d’enfouissement des déchets de Bénéjacq. « La communauté de communes a mis à disposition des terrains impropres à tout autre usage », explique Agnès Vignau, responsable du service aménagement de l’espace/urbanisme. Un projet est à l’étude aujourd’hui sur la commune de Coarraze pour un même type de projet. » Sur la zone d’Aéropolis, existe un projet d’implantation d’ombrières photovoltaïques, associées à des bornes de recharge pour les véhicules électriques.
→ L’inventaire de la biodiversité
Après l’élaboration d’un Plan paysages, la communauté de communes investit le sujet de la biodiversité. Elle dispose aujourd’hui d’un vaste inventaire de la trame verte et bleue du territoire.
L’objectif ? Construire une stratégie pour préserver le patrimoine naturel du Pays de Nay.
→ Le train comme alternative à la voiture
Pour faciliter l’accès au train, dès 2013, la CCPN a conclu avec la Région, compétente en matière de transports, un contrat d’axe ferroviaire qui a défini trois gare et haltes prioritaires sur le Pays de Nay : la gare de Coarraze-Nay, la halte de Montaut-Bétharram et, à créer, une nouvelle halte Bordes-Assat. En 2013/2014, la gare de Coarraze-Nay était entièrement rénovée et modernisée, son parking aménagé avec une participation financière de la CCPN à hauteur de 30 % du coût de l’opération. En 2016/2017, les quais de la halte de Montaut-Bétharram ont été réhabilités. La création de la halte de Bordes-Assat est toujours à l’étude. Mission pour l’année 2023 : boucler le budget et les co-financements. Le projet de contrat d’axe ferroviaire avec la région Nouvelle-Aquitaine repose, fondamentalement, sur le nombre et le cadencement des trains aux heures de pointe.
→ La réduction des déchets
Depuis janvier 2022, la CCPN s’appuie sur le Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés (PLPDMA) pour réduire le poids des poubelles et adopter de nouvelles pratiques plus respectueuses de l’environnement. Le travail est déjà engagé en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire et de valorisation des déchets organiques. Il se poursuit, cette année, avec en particulier le projet de ressourcerie qui donnerait une seconde vie à des objets aujourd’hui jetés et créerait des emplois locaux.
Un travail de lutte contre le gaspillage alimentaire et de valorisation des déchets organiques
→ La renaturation de l’ancienne décharge de Bordes
Après un remodelage et un tri des déchets avec l’évacuation des plastiques, tissus, pneus ou ferrailles, le site de l’ancienne décharge de Bordes a fait l’objet d’une renaturation innovante qui associe les plantes, les champignons et les bactéries. « L’objectif », explique Sandrine Loustalet, directrice du service Déchets, « était de dépolluer et de régénérer le site grâce à l’action de plantes capables d’accumuler les métaux lourds contenus dans le sol et de dégrader certaines pollutions organiques comme les hydrocarbures ou les PCB ». Sur les berges ensemencées de trèfles et autres légumineuses, des arbres et arbustes ont été plantés et la chasse à des invasives, comme la renouée du Japon ou la vergerette, a été donnée.
→ L’éco-exemplarité et la sensibilisation du public
Montrer l’exemple et adopter en interne des pratiques responsables, restent des axes forts du PCAET. Dès 2020, tous les agents de la collectivité ont été formés aux éco-gestes. Les véhicules électriques remplacent peu à peu les voitures à essence et le territoire est site pilote pour les questions d’éclairage public de ses grandes zones d’activités économiques. Enfin, le télétravail est désormais déployé pour tous les agents qui souhaitent et peuvent y avoir recours.
En ce qui concerne le grand public, qu’il s’agisse de mobilité, de gestion des déchets, de consommation responsable ou de protection de la biodiversité, les habitants sont régulièrement invités, via des ateliers, des conférences, des formations ou des expos, à amplifier la dynamique et à adopter de nouvelles pratiques.
3. Les grands projets du Plan Climat-Air-Énergie
En plus des actions déjà engagées, le PCAET prévoit de nombreux projets à réaliser dans les six ans à venir. Mobilité, énergies renouvelables, protection de l’environnement… petit tour d’horizon.
→ Le déploiement du schéma cyclable
Le schéma cyclable de la communauté de communes entre dans sa phase opérationnelle, cette année. Un premier tronçon entre Coarraze et Assat est envisagé à l’automne.
À la base, une idée simple : trouver une alternative à la voiture pour les trajets courts sur le Pays de Nay. Le schéma cyclable a donc été réfléchi afin de créer des liaisons entre les villages, directes et sécurisées. Ce projet représente un atout fort d’attractivité pour notre cadre de vie.
Au programme de 2023/2024 : la création d’un cheminement piétons/cyclistes d’une dizaine de kilomètres d’Assat à Coarraze en passant par Bordes, Boeil-Bezing, Baudreix et Mirepeix.
Trouver une alternative à la voiture pour les trajets courts
DIXIT
Faciliter les déplacements et créer des opportunités de balades
« Pour offrir des alternatives à la voiture, la volonté des élus est de mailler le territoire d’itinéraires cyclables sécurisés, indispensables aux déplacements du quotidien vers le travail, les commerces et les services, gares, centres-bourgs ou établissements scolaires. Grâce aux connexions avec le réseau existant et avec les chemins de randonnée, il s’agit aussi de créer de nouvelles opportunités de balades et de découverte de notre territoire, pour les habitants comme pour les touristes. »
Francis Escalé
Maire de Baudreix
Vice-président en charge des mobilités
→ L’intermodalité pour faciliter la mobilité
La gare de Coarraze-Nay est déjà desservie par les trains, les bus et le transport à la demande. Elle accueillera une aire de covoiturage pour offrir de nouvelles alternatives écoresponsables aux voyageurs. D’autres zones de covoiturage seront matérialisées par de la signalétique aux entrées et sorties du territoire.
→ Un réseau de chaleur partagé à Nay
Dans le cadre d’un contrat de développement de territoire signé avec l’ADEME et Territoire d’énergie 64, partenaires de la CCPN, les études pour la création d’un réseau de chaleur au bois s’achèvent. Le projet entre dans une phase opérationnelle : implanté sur la rive droite du gave de Pau, l’installation devrait permettre, à terme, de chauffer la piscine Nayeo, la cité scolaire et le centre gérontologique du chemin de Montreuil.
→ Une étude pour protéger les zones humides
En partenariat avec l’Agence de l’eau Adour-Garonne, une étude vient d’être lancée sur les zones humides. Où sont-elles ? Dans quel état sont-elles ? Comment les préserver et leur rendre leur rôle de modérateurs d’inondations ? Comment préserver la ressource en eau potable ? Les réponses à toutes ces questions permettront d’éclairer les décisions à venir pour protéger l’équilibre de ces milieux aquatiques.