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André Minvielle : « Ici, je suis proche de la Nature et des gens »

Interfaces n°46 | décembre 2023 | Visage

Acolyte de Bernard Lubat et ami du regretté Nougaro, André Minvielle, enfant de Pau, barde local connu à l’international, a plus d’un projet dans sa « manivelle ». Le Palois, chanteur et percussionniste de formation, s’est installé à Nay, aujourd’hui épicentre de sa créativité.

« Dans le petit café de mon enfance, ça parlait béarnais. J’ai une relation attentive à cet idiome que je scate plus que je ne le chante. L’occitan se prête au blues, à la nostalgie, à l’espoir. C’est pour moi une langue exotique qui se rapproche étrangement du brésilien. Je dois être une sorte de créole béarnais.« 

Sous sa casquette, petite moustache et yeux rieurs, André Minvielle, 66 ans, s’amuse de tout. Un naturel qu’il doit à sa première adresse : « Petit, j’habitais rue des Orphelines, à Pau, au-dessus du café « Chez Lamugue ». Ça chantait, dansait, riait : c’était un lieu populaire et ouvert sur le monde. » Plus tard, quand ses parents lui ont offert un tambour, il a commencé à frapper et chanter : « Parce que, tu vois, dans le Béarn, on chante. »

Le déclic pour les instruments insolites (sac plastique froissé, bouteille vide, porte-voix…) est plus tardif : « Je voulais jouer de la trompette, mais je faisais des études d’horlogerie. En attendant de pouvoir aller au conservatoire, j’ai commencé modestement avec une guimbarde, puis un harmonica. De fil en aiguille, j’ai bricolé mes propres instruments ».

De retour depuis 2008 au Pays de Nay où sont nés ses ancêtres, le chanteur local universel assouvit son besoin de campagne, de montagne et d’échange : « La Véloroute 81 Bayonne-Perpignan passe devant la maison. On reçoit qui veut dans notre grange « articole » pour travailler et transmettre la pratique des arts plastiques, de la musique, du chant et du cinéma expérimental. » Loin des grands messes musicales avec stades et écrans géants, André Minvielle préfère « les petites chapelles romanes de chez nous, à hauteur d’homme ». Ainsi, on le retrouve avec ses compères, le 10 avril prochain Salle des Fêtes de Bordères (19h) pour le spectacle « Les sons poussaient les oreilles », soutenu haut et fort par la communauté de communes.

Avec sa « Main-vielle à roue »*, le « vocalchimiste » accompagne les projections de films glanés chez l’habitant. « On a monté une asso avec ma compagne Marina Jolivet et le collectif Les mutins de pangée pour
recréer et partager le patrimoine en images
, à la manivelle, un peu comme les frères Lumière »

Hyperactif, le retraité du jazz vit mille projets inspirés par ses racines. Comme ce « Bovélo de Babel » devant les spectateurs de la salle multiservices de Nay, le 3 novembre dernier : un seul en scène où se sont enchaînés les chants, les sons, les scats… avé l’accent ! 

* Une vielle à roue est une sorte de luth dont les cordes sont frottées par une roue en bois et non un archet.

PAYSDENAY EMAG ANDRE MINVIELLE
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