C’est à Gérard Bonnecaze que l’on doit la magnifique souche sculptée face à la salle des fêtes des Bordères. Cet habitant de Coarraze, qui continue de cultiver ses racines à Bordères, n’en est pas à son premier coup de tronçonneuse : la vallée abrite plusieurs de ses créations tour à tour traditionnelles ou espiègles, mais toujours inspirées par la Nature et le patrimoine.
Ça faisait trois ans qu’on me parlait de cette souche. J’ai laissé mourir l’arbre et mûrir mon imagination. Puis, guidé par la forme du bois, j’ai commencé à ébaucher un visage, des cheveux, une barbe » se souvient Gérard Bonnecaze qui a passé beaucoup plus de temps à discuter avec les habitants qu’à tailler son œuvre. « Ils s’arrêtaient et posaient des questions. Et comme moi, je parle avec tout le monde, même les animaux, ça m’a bien pris cinq jours pour terminer cette sculpture. J’ai commencé à la tronçonneuse et j’ai fait les finitions à la meuleuse.
→ Inspiré par la jeunesse
Aujourd’hui cet « esprit des bois » – à l’image de ceux que l’on trouve en Colombie britannique -, surveille le passage vers la salle des fêtes en vigile magnanime.
« La sculpture s’intègre dans le paysage et dans le quotidien des habitants qui reconnaissent tous le style de Bip Bip* » confie Gabriel Blazquez, conseiller communautaire et premier adjoint à Bordères.
« Les cm1 et cm2 ont été associés au projet. Ils ont proposé des dessins pour inspirer Gérard qui a réalisé l’œuvre bénévolement » poursuit l’élu. Un geste généreux et une sensibilité artistique qui ont valu au sculpteur la médaille de la commune : « Ce qui me rend heureux, c’est d’abord l’émotion suscitée par mes œuvres, mais j’avoue être fier de cette médaille. Je dors à Coarraze depuis 27 ans, pourtant j’ai encore le cœur à Bordères ».
En place depuis cet automne, la sculpture a accompagné le salon du livre jeunesse « Frissons à Bordères » et fait écho à la thématique fantastique du rendez-vous littéraire. Toutefois, les prochaines créations de Bip Bip devraient être plus consensuelles : « On m’a commandé l’écusson Béarnais et un Christ pour l’église de Bordères. Je lui réserve un magnifique morceau de noyer ».