Installé depuis décembre à la tête du tout nouveau cinéma de Nay, Nicolas Mansencaut cultive une vision généreuse de son métier. Pour ce Limousin de 42 ans, une salle de ciné est un lieu de plaisir, de culture et de lien.
Quand on lui demande de parler de son métier, il donne l’image d’une ferme : « il y a le porcher, la fromagère, le paysan… Dans un cinéma, on trouve le caissier, le projectionniste, l’ouvreuse… Moi, je fais en sorte que tout le monde travaille dans de bonnes conditions ». Nicolas Mansencaut, ancien étudiant en agriculture, développe très jeune sa passion pour les films. « Il y avait chez mes parents un énorme tiroir à VHS. J’organisais des séances avec du gros son sur la chaîne hi‑fi ». Il crée un petit festival, tourne quelques courts-métrages de copains, et décroche un premier contrat d’assistant projectionniste dans le Lot. Il y apprend tous les métiers du cinéma de proximité. « Dans une salle rurale, il faut savoir tout faire. Et c’est ce qui me plaît. » confie le directeur, employé de Cineode* depuis 2013.

→ Attentif à tous les publics
Nicolas Mansencaut propose déjà des « ciné-goûter » pour les 3-6 ans, il accueille des scolaires et choisit avec leurs professeurs les films qui les font progresser dans une langue vivante ou approfondir une période de l’Histoire. Avec l’association « Conta’m », il propose même un atelier doublage en occitan à l’issue de la projection, et veut faire encore plus : « Programmer des comédies françaises populaires pour un public âgé et isolé, créer un festival… Ma porte de directeur est ouverte à tous les projets. Les associations et autres acteurs du territoire sont les bienvenus ».
Le cinéma, il y croit, même à l’heure des plateformes numériques : « Ni la TV, ni la VHS ne l’ont tué. Sa force, c’est qu’il est à contre-courant : une salle de ciné est un petit sanctuaire où l’on vient regarder un film avec une durée imposée, sans le parasitage des textos ou du livreur qui sonne. Un film avec un début un milieu et une fin. » Un choix assumé par 19 000 spectateurs depuis l’ouverture du cinéma de Nay.
→ Lecture, croque-histoires, soirées jeux…
Son film culte
« E.T. L’extraterrestre en VHS. Le début d’une passion pour le cinéma »
Son nanar
« Aucun complexe ! Je m’éclate devant Iron Sky (2012) ou The Babysitter (2017). Même Tarantino regarde des nanars. »
Le cinéma de Nay, c’est :
• 1 équipement neuf offert par la Communauté de communes aux 30 000 habitants du Pays de Nay
• 2 salles de 180 et 80 places accessibles PMR, avec projecteur laser et sonorisation Dolby • 19 200 entrées en 5 mois d’ouverture
+ D’INFOS
cinema.nay@gmail.com
